« Moi, le confinement, même pas peur. Je fais en sorte de la rentabiliser un max, cette foutue période. Pas question que je perde mon temps. Je travaille 8 heures par jour, télétravail, skype, zoom… Je range, je trie, je nettoie de fond en comble, je fais des travaux, je fais du sport plusieurs fois par semaine (Oh, la tête des collègues quand ils vont me revoir transformé(e) ! ...) J’ai dix bouquins qui m’attendent sur ma table de chevet et je vais peut-être même en profiter pour apprendre enfin l’Espagnol !
Je suis efficace, performant(e), je suis au top, ouais !... Enfin presque… »
Ce que M. et Mme Parfait(e) ne nous disent pas, c’est qu’au fond ils ne se sentent jamais « au top » puisque ce n’est jamais assez. Quoi qu’ils fassent, il faut toujours en faire plus et plus et ça ne suffit toujours pas. Ils ont placé la barre tellement haut, que c’est humainement inatteignable. Ils ne disent pas quand ça ne va pas, n’avouent pas leur faiblesse, ils ne disent rien qui pourrait déplaire, décevoir ou nuire d’une certaine façon à leur image de perfection. Ce qu’ils ne supportent pas, c’est faire des erreurs. C’est inadmissible, intolérable et l’idée qu’ils puissent en commettre, ne serait-ce qu’une petite, les terrifie. Ils ne lâchent jamais rien, et veulent toujours tout contrôler. Résultat ; ils s’épuisent, sont rarement fiers d’eux et jamais vraiment détendus.
Je connais bien Mme Parfaite, très bien même… Enfin, je l’ai connu, elle se fait discrète ces temps-ci, depuis que je lui ai dit deux mots. Et vous savez quoi ? Je ne m’en porte pas plus mal, bien au contraire, je revis !
Nous avons tous des messages contraignants, intégrés depuis notre enfance, qui conditionnent notre façon de penser, d'agir, de vivre et ce malgré nous. Faisons les taire pour vivre pleinement selon nos envies.
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